Comment financer ses travaux de rénovation?
- Pascal Lamontagne
- 2 sept. 2016
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 3 jours
Rénover sa maison est une aventure excitante, qu’il s’agisse de moderniser une cuisine vieillissante, d’ajouter une pièce pour accueillir un nouvel enfant, de rendre votre maison plus écoénergétique ou tout simplement d'en augmenter la valeur de revente. Ces travaux, petits ou grands, nécessitent souvent des investissements conséquents.
Heureusement, les options de financement sont nombreuses et accessibles. Aujourd’hui, que vous prévoyiez un simple rafraîchissement ou une transformation complète de votre propriété, il existe des solutions adaptées à chaque profil et à chaque projet. Ce guide vous propose un tour d’horizon clair, complet et à jour des différentes façons de financer vos rénovations, ainsi que quelques conseils pratiques pour éviter les pièges courants et partir sur de bonnes bases.
Avant de vous lancer : parlez budget avec les bons partenaires
Avant même de choisir les couleurs de vos murs ou les matériaux de votre future terrasse, il est essentiel d’évaluer précisément votre capacité financière. Cela passe par une discussion approfondie avec votre conseiller financier ou votre prêteur, qui pourra vous aider à mieux comprendre les solutions de financement disponibles, à établir un plan réaliste et à déterminer le montant maximal que vous pouvez emprunter sans compromettre votre stabilité financière.
Cette étape permet également d’obtenir, si nécessaire, une préapprobation de crédit, qui vous aidera à planifier plus efficacement et à négocier avec plus d’assurance avec les entrepreneurs ou les fournisseurs.
Les principales options de financement
1 ) Utiliser vos économies
Si vos rénovations sont mineures, comme la peinture, l’achat de nouveaux luminaires ou le changement d’un revêtement de sol, il peut être judicieux de payer comptant en utilisant votre épargne personnelle. Cette approche présente l’avantage d’éviter les frais d’intérêt, de simplifier le processus et de ne pas alourdir votre endettement. C’est une solution à privilégier si vous avez déjà mis de l’argent de côté ou si vous réalisez les travaux vous-même pour réduire les coûts.
2 ) Carte de crédit : pratique, mais à utiliser avec prudence
Les cartes de crédit peuvent être utiles pour financer des achats ponctuels ou des travaux urgents, à condition que vous puissiez rembourser rapidement le solde. Le principal inconvénient reste le taux d’intérêt élevé, souvent supérieur à 18 %, ce qui peut rendre le coût final de vos travaux beaucoup plus important que prévu. Si vous choisissez cette option, assurez-vous d’avoir un plan de remboursement très clair pour éviter l’accumulation de dettes à long terme.
3 ) Le prêt personnel
Le prêt personnel est une option flexible pour financer des rénovations de taille moyenne. Vous empruntez un montant déterminé et le remboursez sur une période fixe, généralement entre un et cinq ans.
Ce type de prêt offre l’avantage d’un taux d’intérêt plus faible que celui des cartes de crédit, avec la possibilité de choisir entre un taux fixe, qui offre une stabilité, et un taux variable, souvent plus bas mais moins prévisible. Une fois le prêt remboursé, il faudra refaire une demande si vous avez besoin d’un nouveau financement, ce qui peut nécessiter une réévaluation de votre dossier.
4 ) La marge de crédit personnelle
Souvent utilisée pour des projets étalés dans le temps, la marge de crédit personnelle vous donne accès à une somme d’argent que vous pouvez utiliser en tout ou en partie selon l’évolution de vos travaux. Vous ne payez des intérêts que sur les montants utilisés, ce qui en fait une solution économique pour les rénovations progressives.
Vous recevez un relevé mensuel qui vous permet de suivre vos dépenses, et vous pouvez réutiliser les fonds remboursés à tout moment sans nouvelle demande. Cette souplesse en fait une option particulièrement appréciée pour les projets à phases multiples ou lorsque les coûts finaux sont incertains.
5 ) Marge de crédit garantie ou prêt sur la valeur nette de la maison
Ces produits de financement sont adossés à l’avoir propre que vous avez accumulé dans votre maison. En d’autres termes, plus vous avez remboursé votre prêt hypothécaire, plus vous avez de marge de manœuvre pour emprunter à des taux compétitifs. Les marges de crédit garanties et les prêts sur l’avoir propre permettent d’obtenir des sommes importantes à faible taux d’intérêt, mais impliquent aussi des frais initiaux tels que les frais notariés, d’évaluation ou d’inspection. En général, le montant total du prêt ne peut dépasser 80 % de la valeur actuelle de votre propriété.
6 ) Refinancement hypothécaire
Si vous planifiez d’importants travaux de rénovation, comme un agrandissement ou une refonte complète de votre cuisine ou salle de bain, le refinancement hypothécaire peut s’avérer avantageux. En refinançant votre prêt hypothécaire, vous pouvez emprunter une somme plus élevée à un taux souvent inférieur à ceux des prêts à la consommation. Cette solution vous permet également de répartir les remboursements sur une plus longue période. Toutefois, elle entraîne des frais de clôture, notamment juridiques et d’évaluation, et doit être envisagée comme une décision financière à moyen ou long terme.
7 ) Ajouter les rénovations lors de l’achat d’une maison
Si vous achetez une propriété qui nécessite des rénovations, vous pouvez regrouper le coût des travaux dans votre financement hypothécaire. C’est une stratégie intelligente pour éviter d’avoir à contracter un prêt séparé. Grâce à l’assurance prêt hypothécaire de la SCHL, vous pourriez financer jusqu’à 95 % de la valeur de la maison une fois les rénovations complétées, avec une mise de fonds minimale de seulement 5 %. Cette solution est particulièrement intéressante pour les premiers acheteurs ou ceux qui veulent rénover dès l’achat.
À ne pas oublier
1 ) Prévoyez un coussin pour les imprévus
Peu importe la rigueur de votre planification, des surprises sont toujours possibles. Matériaux manquants, modifications de plans en cours de route, découvertes imprévues derrière un mur ou sous un plancher : tous ces éléments peuvent rapidement faire grimper la facture. Il est donc recommandé de prévoir un fonds de secours équivalent à 10 à 20 % du budget total des rénovations, afin de pouvoir faire face à ces imprévus sans compromettre la suite des travaux ni devoir renégocier votre financement.
2 ) Profitez des aides financières disponibles
Le gouvernement fédéral, les provinces et même certaines municipalités ou fournisseurs d’énergie offrent régulièrement des subventions, crédits d’impôt ou programmes de remboursement pour encourager les rénovations écoénergétiques. Installer des fenêtres à triple vitrage, isoler votre toiture, remplacer votre système de chauffage par une thermopompe : ces gestes peuvent non seulement réduire vos factures, mais aussi vous faire économiser grâce aux programmes incitatifs. N’hésitez pas à consulter les plateformes officielles pour voir si votre projet est admissible.
Conclusion
Le succès de votre projet de rénovation passe autant par une planification budgétaire rigoureuse que par le choix des bons outils de financement. Qu’il s’agisse d’un petit rafraîchissement ou d’un projet de grande envergure, prenez le temps de comparer les options, d’évaluer les coûts réels et de bien vous entourer. Un financement bien pensé vous permettra de transformer vos idées en réalité, sans stress ni mauvaises surprises.
Prenez conseil, planifiez, et lancez-vous dans vos rénovations avec confiance !
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